Le ver à soie naît d'un oeuf ovale dont le diamètre est d'environ 1 mm. Les oeufs sont appelés graines.
Au moment de la ponte, leur couleur est jaune pâle. En cinq ou six jours elle devient gris roussâtre puis gris ardoisé. Les oeufs qui restent jaunes sont non fécondés et se dessèchent rapidement. Lorsque l'éclosion approche, la couleur passe de bleuâtre ou violette, à jaunâtre, pour terminer presque blanche.Il faut entre 1200 et 2000 oeufs pour faire 1 gramme.
Au lieu de laisser l'éclosion se faire naturellement, on a pris l'habitude de provoquer l'éclosion artificiellemente pour qu'elle soit rapide, régulière et en rapport avec la végétation du murier qui nourrit le ver à soie.
Les graines de ver à soie sont livrées au éducateurs (on ne dit pas éleveurs) ou magnaniers.
Les oeufs étant éclos, on voit s'agiter de petites chenilles longues d'environ 3 mm, de couleur marron foncé.La nourriture exclusive du ver à soie est la feuille du mûrier.L'éducation de Bombyx mori commence généralement au mois de mai et dure de 28 à 32 jours, se prolongeant parfois à 45 jours.

La sériciculture

La magnanerie (de l'occitan magnan, qui désigne le bombyx du mûrier) est le lieu où est éduqué Bombyx Mori, le ver à soie du mûrier.
On parle d'éducation et non d'élevage du ver à soie.

Son existence à l'état larvaire se divise en cinq âges dont la durée est variable. Chaque âge est séparé du suivant par une mue. Le ver à soie cesse de manger, et dans une position bien particulière, il conserve une immobilité presque complète durant 24 à 36 heures. Pendant ce temps sa peau se détache de son corps et il s'en forme une nouvelle. Sa croissance est prodigieuse et en 28 jours il passe de 3 à 87 mm, soit un grossissement de 29 fois.

Il arrive que deux vers se réunissent pour construire un cocon et se retrouvent enfermés à l'intérieur du même cocon. Ce cocon, désigné sous le nom de douppion déprécie la valeur de la récolte mais donnera tout de même lieu à son exploitation. On en tirera un fil épais, irrégulier et flammé, le douppion.
Le ver à soie se transforme en chrysalide, puis en papillon qui s'extrait du cocon en le perçant.
Les cocons qui ont été percés par la sortie des papillons sont impropres à fournir de la soie, ils sont utilisés dans la fabrication de la schappe de soie. Il faut donc faire mourir les chrysalides. Deux méthodes sont utilisées: l'étouffage à la vapeur et l'étouffage à l'air chaud.

L'étouffage à la vapeur se fait dans des chambres closes où l'on étale les cocons sur des claies par couches minces, et un courant de vapeur fait monter la température à 80 degrés centigrades. Cette opération dure de huit à dix minutes. Les cocons sont ensuite mis à sécher.
Le fil secrété par le ver à soie est désigné sous le nom de bave. Il est constitué de deux brins de fibroïne entourés chacun de grès et soudés ensemble. Arrivée à l'air libre, la fibroïne achève de se solidifier presque instantanément, et acquiert des qualités précieuses. La soie est élastique, tenace et ductile.
Le cocon étant constitué d'un fil continu, il est possible, en dissolvant ou ramolissant le grès, de tirer la bave enroulée : c'est la filature. La longueur de la bave varie de 480 à 900 mètres. Son diamètre varie de 30 à 40 millièmes de millimètre.