Cannetage

Les fils enroulés sur les roquets doivent servir également pour la trame. Le canetage consiste à enrouler la trame (fil unique ou assemblage de fils) sur le tuyau de buis qui sera logé dans la navette. Le tuyau, lorsqu'il est rempli de fil de trame est alors nommé canette...

Tuyau à la déroulée

Les canetières et canettes dont nous avons parlé jusqu'à présent sont dites à la défiler. Mais il en existe une autre sorte dite à la dérouler. Dans ce cas, le fil est enroulé autour d'un tuyau de bois qui lui est mobile dans la navette. Il se déroule au lieu de défiler.

Détail

Canetière à dévider

Rouet lyonnais avec entrainement à pédale.

Un vieux moteur de lave-linge convient parfaitement pour entraîner deux canetières Staubli.

Il est 18h06 à la grande horloge.
Joseph Perret, mon grand-père en train de préparer ses canettes pour demain sur son rouet lyonnais de fortune.

Des canetières moins anciennes, comme les canetières STAUBLI sont sûres, fiables et faciles d'usage. Elles sont de plus indestructibles, les pignons et rouages étant noyés dans un bon litre d'huile à l'intérieur d'un carter. Nous ajouterons prochainement des photos de ces canetières que nous allons également utiliser dans notre atelier. On peut encore trouver ces canetières en parfait étât de fonctionnement pour 50 ou 60 euros la canetière à deux broches pour confectionner deux canettes à la fois. Bien entendu ces canetières ne sont pas réservées à la soie et reçoivent toutes les tailles de tuyaux (canettes). De plus elles sont faciles à vivre. Si vos tuyaux (canettes) ont un orifice trop grand, hop, un bout de papier enroulé autour de la broche de canetière et tout va bien...

Pour que la canette se déroule facilement dans la navette où elle ne peut avoir aucun mouvement de rotation, il faut que le fil y soit disposé en zones concentriques superposées et graduellement ascendantes sur un moule conique, la première zone (fig.60), formée de A en B, la seconde de A1 en B1, et ainsi de suite, chaque zone ayant la même hauteur et la même surface de révolution, en sorte que la canette remplie affecte cette forme, le cône final A1B1 étant parfaitement égal au cône AB originaire sur lequel tous les autres se sont successivement formés et superposés en reculant d'une épaisseur de fil à chaque formation nouvelle, avec interposition du brin rétrograde entre chaque couche, lequel, par sa position toute contraire et croisant les autres, s'oppose à leur enchevêtrement et assure un déroulement facile.
Tel est tout le secret de la confection d'une bonne canette, tel qu'il est décrit par R.Larivière et F.Jacobs, dans leur Nouveau manuel complet de tissage de 1919. On conçoit que pour bien la faire, il faut une main exercée. Aussi, avant l'invention de la canetière mécanique, ne confiait-on ce travail qu'à des ouvriers d'une habilité certaine...