Macrophotographie et proxiphoto
Les possibilités créatives que nous offre la macro est un nouveau monde photographique qui s’offre à nous. Au-delà des fleurs et des insectes, la macro permet aussi de s'interesser à mille détails.
Un rapport de grandissement si fort implique d’être extrêmement proche de son sujet. Le plan focal (c’est-à-dire la surface de votre capteur pour faire simple) se trouve environ à une trentaine de centimètres de votre sujet. Si on enlève la longueur de l’optique, la lentille frontale est en réalité à quelques cm du sujet.
La profondeur de champ diminue avec la distance au sujet. D’habitude c’est nettement visible mais raisonnable. En macro, c’est réellement LE facteur qui influence très fortement la profondeur de champ.
Pour vous donner une idée, à 100mm, f/2.8, et au rapport de grandissement 1:1 (c’est-à-dire à la distance minimale de mise au point) la profondeur de champ est inférieure à 1 mm ! Oui vous avez bien lu, la zone de netteté est ridiculement petite !
Fermer le diaphragme
Afin d’augmenter la profondeur de champ et d’avoir tout un insecte net (ou au moins tout son œil qui est bien souvent plus large qu’1 mm), la seule solution va être d’utiliser une ouverture plus réduite. f/8, f/11 voire f/16 sont des ouvertures couramment utilisées en macro.
Le manque de lumière
Seulement à ces ouvertures, vous imaginez bien que la quantité de lumière qui rentre dans l’appareil est bien inférieure. Si vous photographiez en plein jour ce ne sera pas forcément un problème (quoiqu’à f/16 on commence à flirter avec les limites), mais en conditions de lumière limites, on peut aisément manquer de lumière.
Utiliser un flash annulaire
Je dois d'abord vous dire que toutes ces photos ont été prises sans le flash annulaire dont j'ai fait récemment l'acquisition.
La solution la plus intuitive pourrait être de réduire la vitesse d’obturation, mais le problème est qu’on travaille sur des sujets souvent mouvants (même les fleurs, qui peuvent bouger au moindre coup de vent), et qu’il est délicat d’utiliser des vitesses lentes.
La solution restante est donc d’utiliser de la lumière artificielle. Le flash intégré de l’appareil ou un flash cobra ne sont pas adaptés à la macro, discipline pour laquelle il existe des flash spéciaux qui se fixent autour de l’objectif, que l’on appelle flash annulaires.
Une mise au point difficile
Une autre conséquence de la profondeur de champ très réduite est que si vous bougez un tout petit peu, il y a de fortes chances pour que votre sujet se retrouve hors de la zone de netteté. Imaginez que votre profondeur de champ soit de 3 mm : il suffit que vous bougiez d’1 ou 2 mm pour qu’une partie de votre sujet soit en dehors de la zone de netteté, et si vous bougez de 3 mm il sera totalement flou !
Et très franchement, vous bougerez de 3 mm. Très facilement.
Le trépied
A mon sens, l’utilisation d’un trépied ou d’un monopode est quasi indispensable en macro, sans flash annulaire.
Il vous permettra de faire tranquillement votre mise au point, de préférence manuelle (ce qui est beaucoup plus précis à ces rapports de grandissement), et en plus de déclencher à des vitesses d’obturation un peu plus faibles que ce vous pourriez faire à main levée.
Vous pourriez donc être découragés de n’obtenir que des clichés flous si vous n’utilisez pas de moyen de vous stabiliser.
La définition de ce qu'est la macrophotographie mérite d'être précisée car les fabricants d'objectifs n'ont pas manqué d'exploiter la confusion entre la macrophotographie et la proxiphotographie (ou photographie rapprochée).
En macrophotographie, une abeille de 1 cm mesure 1 cm (ou plus) sur un capteur plein format, c'est le rapport 1:1.
De nombreux photographes croient faire de la macrophoto parce que leur objectif possède une fonction Macro, ils se fourvoient car le rapport de la fonction Macro de tous ces zoom est d'environ 1:4, ce qui signifie que notre abeille de 1 cm ne mesurera que 0,25 cm soit le quart de sa taille réelle.
Pour conclure la différence entre macrophotographie et proxiphotographie n'a rien de qualitatif, c'est une différence simplement factuelle.